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J.-H. Rosny

J.-H. Rosny et Jules Verne

, 08:26am

Publié par Fabrice Mundzik

MISE A JOUR DU 09/05/2013

 

Cet article ne vise qu'à regrouper quelques point communs entre J.-H. Rosny et Jules Verne sans entrer trop en avant dans les détails. Une étude complète serait nécessaire.

D'après Eric Bachellerie, "lire Verne, Rosny Aîné, Renard, Haraucourt, c’est pénétrer l’histoire, ou plutôt les histoires : histoire de la littérature, histoire des mentalités, histoire des idées, histoire des sciences, histoire de la Vie". (1)

Il est courant de retrouver dans un même article ou dossier les noms de Jules Verne et J.-H. Rosny (ainsi que de H.-G. Wells et Maurice Renard). A posteriori, les liens entre l'oeuvre de Jules Verne et celle des frères J.-H. Rosny semblent évidents et sont souvent étudiés. Mais du vivant des frères J.-H. Rosny, comment ces liens étaient-ils mis en évidence ?

"Jules Verne, dont la réputation est mondiale, et J.-H. Rosny, plus apprécié à l'étranger qu'en France, contribuent puissamment à maintenir l'influence de notre esprit qui est d'exactitude et de générosité par le fait d'une naturelle complexité." [Marius-Ary Leblond en 1902].

"J.H. Rosny aîné ne se soucie […] pas d’exploiter, comme un Wells ou un Jules Verne, une découverte récente, pour construire l’avenir sur cette donnée admise ; son œuvre doit moins aux sciences exactes qu’à la métaphysique, à l’idée du « Pluralisme » ; il imagine, hors de toute expérience humaine, des Êtres et des Formes qui ne sont pas forcément à l’image de l’Homme, et il en peuple le vide effrayant de l’espace." [(Jean Morel en 1926].

"Jules Verne s'était borné à considérer comme accomplies certaines découvertes qui existaient déjà virtuellement. Wells, Rosny aîné, Maurice Renard vont beaucoup plus loin encore : ils ne se préoccupent point de ce qui sera, mais de ce qui pourrait être, et, maniant hardiment l'hypothèse, se lancent en plein inconnu. Le vrai domaine de ces conteurs demeure l'incertain et l'ignoré. C'est ainsi que Wells imagine de périlleux voyages à travers le temps ; que Rosny suppose l'intrusion dans notre planète d'un des mondes invisibles qui meublent l'espace infini ; que Maurice Renard nous fait assister aux diaboliques expériences de l'enchanteur Lerne, rival de Carrel dans l'art de la greffe humaine. Imagination pure ? Non certes, puisque de tels récits nous offrent, appliqués à la description des phénomènes ou des monstres imaginaires, les procédés d'investigation les plus rigoureux." [(André de Lorde en 1927].

Il est intéressant de retrouver des allusions à Jules Verne dans le corpus rosnyien. Jules Verne est cité dans plusieurs textes (liste — non exhaustive — en cours) :

Deux influences communes méritent d'être citées : "Le Robinson Suisse" de Johann David Wyss (1812) et Edgar A. Poe.

Les Robinson de Wyss et Defoë sont plusieurs fois cités dans différents romans de J.-H. Rosny Jeune.

Jean-Paul Dekiss, dans "Jules Verne : Le rêve du progrès" (2) indique qu'à "Robinson Crusoé, le héros solitaire livré à lui-même, Jules préfère le Robinson Suisse, de J.D. Wyss, qui jette sur une île déserte une famille entière. L'enfant y trouve l'assurance de ne pas rester tout seul".

E.A. Poe est régulièrement cité dans les romans de J.-H. Rosny (LISTE). Un auteur qu'ils qualifient de "doué d'une des originalités les plus puissantes que l'on connaisse en littérature" et dont ils ont traduit "Le Scarabée d'or" en 1892.

Jules Verne "cherche encore et lit toujours. Les histoires fantastiques d'E.T.A. Hoffmann et les nouvelles d'Edgar Poe, à l'influence plus profonde, lui ouvrent les horizons du genre fantastique" [...] "Avec Baudelaire et Mallarmé, il partage une admiration profonde pour l'oeuvre d'Edgar Poe" (3).

Ils s'intéressent aussi, tous les trois, aux travaux du Docteur Charcot. Pour en savoir plus sur le Docteur Charcot, un article du Dr Paul des Chaintres (1892) est en ligne sur ce Blog. Les allusions à Charcot dans l'oeuvre rosnyienne y sont détaillées. De son côté, "Jules Verne s'intéresse aux recherches de Charcot et reprend à sa manière les études sur la folie dans Mistress Banican" (4).

D'un point de vue plus personnel, il est possible de faire un parallèle entre les relations houleuses de Jules Verne avec son fils Michel et de J.-H. Rosny aîné avec sa fille Irmine.

 

(1) Eric Bachellerie "Le motif du tableau onirique (1864-1914) dans les récits de Jules Verne, Rosny Aîné, Renard, Haraucourt" in Revue Cycnos volume 22, n°2 (2005).

(2) Jean-Paul Dekiss, dans "Jules Verne : Le rêve du progrès" (Découvertes Gallimard - 1991).

(3) Ibid.

(4) Ibid.

Jules Verne / J.-H. Rosny Jeune / J.-H. Rosny aînéJules Verne / J.-H. Rosny Jeune / J.-H. Rosny aînéJules Verne / J.-H. Rosny Jeune / J.-H. Rosny aîné

Jules Verne / J.-H. Rosny Jeune / J.-H. Rosny aîné

"Le Robinson Suisse" de Johann David Wyss"Le Robinson Suisse" de Johann David Wyss

"Le Robinson Suisse" de Johann David Wyss

Jean-Paul Dekiss, dans "Jules Verne : Le rêve du progrès" (Découvertes Gallimard - 1991)Jean-Paul Dekiss, dans "Jules Verne : Le rêve du progrès" (Découvertes Gallimard - 1991)

Jean-Paul Dekiss, dans "Jules Verne : Le rêve du progrès" (Découvertes Gallimard - 1991)