J.-H. Rosny aîné et Pierre Goemaere
Les Archives et Musée de la Littérature à Bruxelles ont mis en ligne une partie du Fonds Pierre Goemaere (1894-1975), écrivain, journaliste, éditeur de la Revue Belge et de la Revue Générale Belge.
De nombreux documents concernent les relations entre Pierre Goemaere et J.-H. Rosny aîné. Dont ces Photographies de J.-H. Rosny aîné et Pierre Goemaere (des années 1920-1930).
Extrait de "Pierre Goemaere, un écrivain entre soleil et ombre" (2011) par Vincent Radermecker :
"Outre l’inspiration et l’écriture, il aura fallu une rencontre, au sens fort du terme, pour que l’intuition de l’adolescent aboutisse au volume jaune pâle comme de coutume à l’époque.
Cette rencontre débute par une lettre qu’en décembre 1921, Pierre Goemaere adresse au célèbre J.-H. Rosny aîné. Il vient de publier dans La Libre Belgique une étude sur son dernier livre, Torches et Lumignons et l’en informe, avouant, dans une lettre à en-tête de la Revue générale qu’il dirige : « votre flamme a vivifié la mienne ».
Lorsqu’il rend en décembre 1922, pour la première fois, visite à l’auteur de La Guerre du feu, rue de Rennes à Paris, Goemaere tient en main son manuscrit du Pèlerin du soleil. Et il se lance : « Mon héros, Maître, va vers l’Orient. Il se dit que les soleils jaillissant tous du même point, la nichée des Soleils est là… Il marchera, continuè-je [sic], subira toutes les aventures, connaîtra tous les pièges. La Horde sera affaiblie, décimée, mais le Héros marchera toujours, quand même… Évidemment, il n’atteindra pas le soleil… »
Grâce aux encouragements de Rosny et à son entregent dans le monde littéraire, Pierre Goemaere termine son roman et le publie à Paris. Il n’obtiendra pas le prix Goncourt dont Rosny assure la présidence car sa nationalité belge y fait obstacle mais – les coupures de presse conservées dans le fonds en font foi –, le succès public et littéraire sera au rendez-vous."
Pierre Goemaere, dédie son roman préhistorique "Le Pèlerin du Soleil" : « Au Maître J.-H. Rosny aîné, en hommage d'admiration et d'affection ».
Lire à ce sujet le DOSSIER : Pierre Goemaere "Le Pèlerin du soleil", dédié à J.-H. Rosny aîné
Reine Meylaerts indique dans "L’aventure flamande de la Revue Belge – Langues, littérature et cultures de l’entre-deux-guerres" (2004) que "l’œuvre sort chez Albin Michel aux risques de l’éditeur et est préfacé par Joseph-Henri Rosny aîné en personne, président de l’académie Goncourt. Ami personnel de Goemaere, celui-ci fréquente d’ailleurs son salon littéraire."
De son côté, Rosny aîné lui dédie "La Fille des rocs" : « A Pierre Goemaere, ma vive estime littéraire et mon affection... »
Pierre Goemaere a publié plusieurs articles et chroniques sur J.-H. Rosny aîné, dont "Le génie de Rosny" dans la Revue Belge du 1er juin 1936.
Voici une sélection des pièces du Fonds Pierre Goemaere qui concernent directement J.-H. Rosny aîné, sa femme Marie et son petit-fils Robert de Kalinowski, dir Robert Borel-Rosny :
MLT 04115 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1924
5 lettres + 1 env. ; 1 carte postale ; formats divers
Aut. s. - Une lettre sur du papier à en-tête de "Les Amis des Lettres Françaises".
Pierre Goemaere demande à Rosny de contribuer à sa "Revue Générale". Rosny signe "Mon cher confrère".
MLT 04116 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1925
6 lettres + 1 f. + 2 env. ; formats divers. Aut. s. - 2 lettres non datées.
Courrier relatif à des éditions disponibles, de luxe ou autres, des œuvres de Rosny. Ainsi qu’autour d’une proposition à la famille Rosny – invitation non acceptée – à venir s’établir chez eux, les Goemaere, durant les vacances. Rosny signe "Cher confrère ami" ou "Cher amical confrère".
MLT 04117 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1926
9 lettres + 3 env. ; 1 f. ; 1 carte de visite ; formats divers. Aut. s. - Une feuille dact. s. de ROSNY.
Correspondance amicale suite à un séjour des Rosny chez les Goemaere à Bruxelles. Correspondance relative à l’édition possible – ce que tente de faire aboutir Rosny – du "Pèlerin du Soleil" de P. Goemaere chez Albin Michel à Paris. La carte de visite non datée est peut-être d’une date antérieure. Rosny signe "Cher confrère ami", "Mon cher ami" ou "Chers amis". Mot de Rosny sur ses origines, françaises et belges.
MLT 04118 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1927
8 lettres + 2 env. ; formats divers. Lettres aut. s. dont 3 de l’épouse de l’écrivain. - Lettre dact. de l’éditeur concernant "Le Pèlerin du Soleil" de Pierre GOEMAERE.
On a ici les dessous de l’édition du "Pèlerin" : le mot officiel d’Albin Michel et l’avis sur la question de Rosny qui l’a rencontré. Dans des lettres plus familiales, Marie Rosny remercie pour les "soins que vous avez pris pour nous assurer une villégiature agréable à Knocke" ainsi que pour l’accueil qu’ils ont reçu à Bruxelles chez les Goemaere dont ils ont, cette fois, accepté l’invitation. De Paris, Rosny évoque son travail, des nouvelles familiales, demande qu’on lui mette à la poste une missive pour "L’Indépendance Belge"…
MLT 04119 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1928
14 lettres + 5 env. ; 2 cartes postales ; formats divers. Lettres et cartes aut. s., certaines n’étant pas datées. - On a aussi, joints au bas d’une lettre, un mot de « Roby », diminutif de Robert, petit-fils des Rosny.
Les Rosny évoquent la possibilité, puis la certitude – enfin le retour au bercail –, d’un séjour à Bruxelles en juillet 1928 chez les Goemaere. Il est aussi question d’une candidature de P. Goemaere à l’Académie Goncourt (dont Rosny est président depuis 1926), candidature qu’appuie Rosny via du courrier à des écrivains, notamment Georges Duhamel, Paul Fort… Enfin, il est question de réflexions diverses, sur le travail, la santé… ainsi que, comme l’année passée, d’une demande à propos de "L’Indépendance Belge".
MLT 04120 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1929
16 lettres ; formats divers. Lettres aut. s., certaines n’étant pas datées. - La lettre de Louis DUMUR est adressée à ROSNY. - Mots signés, "Roby, petit-fils des ROSNY.
Outre des divers personnels (remerciement suite à une invitation acceptée, souci de grippe ou de mélancolie, demandes ponctuelles de correction d’un article "Flaubert"…), on a ici un intéressant échange sur les droits d’auteur à l’époque. Il y a une lettre de Louis Dumur du Mercure de France qui adressée à Rosny l’aîné, résume la situation ainsi qu’une lettre de Rosny à Goemaere (datée du 24 avril) et qui fait état d’un cas personnel. La lettre de décembre évoque ce que pense Judith Cladel du roman de P. Goemaere : " Judith Clavel m’écrit qu’il s’agit du prix des Vikings : elle est vice-présidente du jury. On a parlé de votre livre au dernier Comité. Ici, je cite [mot peu lisible] : « J’aime en effet, dit Judith, cette œuvre vigoureuse et fraîche, mais donnera-t-on le prix à un roman ? C’est moi-même qui ai réclamé qu’il puisse être attribué à un écrivain de langue française, romancier, historien ou mémorialiste. Si le Pèlerin a des chances, je jetterai bien volontiers un vote dans la balance". Nous avons regroupé diverses lettres, certaines non datées, toute à l’en-tête : "Hôtel de la forêt & de la gare Fontainebleau.
MLT 04121 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1930
3 lettres + 1 coupure de presse ; formats divers. Lettres aut. s.
Outre des paroles amicales et des pensées diverses dont certaines sombres : "Le ciel pleure sans relâche sur la misère des hommes", Rosny annonce qu’il s’occupe du "Pèlerin" de Goemaere et le recommande à des membres d’un jury. On a ici aussi une coupure de presse sur "Le fauve et sa proie" de Rosny.
MLT 04122 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1931
18 lettres + 4 env. ; 1 carte postale ; formats divers. Lettres aut. s.
La correspondance émane essentiellement de J.-H. Rosny et, épisodiquement, de Madame ou du petit-fils, "Roby", qui évoque, entre autres, le roman "Napoléon le Grand" de son grand-père. Amicale, elle parle de la santé des uns et des autres, des enfants qui sont là ou attendus, de l’examen de Bachot que le gosse (Roby) n’a pas passé du premier coup, du temps qu’il fait… Rosny évoque aussi un voyage des Goemaere à Paris – "Les heures que vous avez passées ici ont été un enchantement" (juin 1931) – ainsi qu’un séjour des Rosny au Zoute. Il y est question aussi de la nouvelle "L’homme qui faisait les cercueils trop grands" que Rosny aide à placer chez Fayard (elle sera publiée dans Les Œuvres libres, n°137, novembre 1932, cette revue ne publiant que des inédits).
Une assez sérieuse maladie du cœur affecte Marie Rosny, ce qui occupe une grande part des dernières lettres de l’année. Incidemment, le célèbre romancier parle de sa vie ou du métier d’écrivain. Ainsi : "Je travaille comme une fournée de galériens […] Je sors quelque fois aussi – c’est une nécessité pour m’alimenter de couleur, de vie et aussi de grâces – qui ne manquent pas dans mon milieu…" (2/12) ; "Les affaires vont aussi mal que possible. Partout nos jeunes amis voient leurs salaires diminués, souvent de moitié, ou tout simplement jetés à la rue, sans vaine courtoisie. La muflerie est reine et les mufles règnent avec une merveilleuse insolence […]" (24/10)
MLT 04123 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1932
9 lettres + 2 env. ; 1 carte postale ; formats divers. Lettres aut. s. - Mot autographe de GOEMARE sur une lettre : "Conférence "L'académie Goncourt" donnée peu avant à Anvers".
Très belle lettre du 18 février où Rosny s’épanche. Il parle des souvenirs : "ils ont l’air de n’être que de la fable mais ils font tellement partie de notre moi ! Il y a des souvenirs si beaux qu’on serait au désespoir de les perdre – s’il n’était contradictoire de s’apercevoir de leur perte ! » et de sa vie d’écrivain "Le Temps penche la savane des jours et des mois. Déjà les primevères s’apprêtent à jaillir et je songe qu’une année sera bientôt dévorée. Je continue à promener un fer trempé dans une eau noire sur des surfaces blanches. Il y a des jours où cela me semble terriblement vain… Mais il y a aussi – et il y eut – des jours où l’on oublie l’horreur d’être dévoré sans cesse et où l’univers soudain revêt une splendeur poétique."
Ayant été reçu à Bruxelles chez les Goemaere, R. raconte (vers le mois d’avril) "Tout s’est passé comme dans une rêve : vous avez tenu la baguette de la fée – et je garderais à jamais un souvenir attendri et délicieux de cette randonnée ; Mais tout a passé aussi comme en rêve. La vie est une suite de beaux songes, de cauchemars et de rêves d’une qualité imprévue. Ce rêve a été parmi les rêves de lumière…" Rosny évoque aussi des "bavardages" réalisés à Avignon et à Anvers… Il remercie de l’aide reçue à cette occasion ; parle d’un accident de sa « chérie » qui a été renversée par une moto. Ayant relu "Soleils de minuit" de P. G., il donne ses impressions et note "Je ne souhaite pas du bien aux baleiniers, Pierre, ces gredins exterminent l’espèce. Pages 92.93". Rosny a toujours ses idées noires mais, ici, il les met en lien avec la conjoncture économique et politique de 1932 : "Comment va la vie là-bas. Ici, elle se traîne assez mélancoliquement".
MLT 04124 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1933
9 lettres + 4 env. ; 27 cm. Lettres aut. s.
Dans cette correspondance, Rosny paraît encore plus pessimiste sur la vie, sur sa santé, sur son travail. Une lettre est une sorte d’hymne à la grippe. On lit dans une autre : "La pauvre Taty a des dépressions physiques et morales. Elle souffre pour elle et pour les autres. J’ai vu votre révolte des Commerçants et lu quelques nouvelles assez sombre sur la Belgique." (5/11/1933) et "Ce serait le bonheur si le bonheur était promis et l’époque si inquiétante…". Après une allusion à des événements funestes de l’actualité, Rosny écrit : "Les psychiatres ont tort de chercher tant de tares chez les criminels : le crime est naturel à l’homme. Il y a trop peu de temps que nous sommes sortis de la barbarie et même de la forêt" (28/12). On apprend que Roby travaille dans le journalisme, à la revue Hebdo, que P. G. s’occupe encore de sa revue : "Beaucoup de succès pour la Revue", lui écrit Marie R. On évoque aussi un voyage des Rosny à Bxl et au Zoute. Les lettres respirent aussi une forte et sincère amitié mutuelle.
MLT 04125 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1934
5 lettres + 3 env. ; formats divers. Lettres aut. s.
Très intime et amicale, la correspondance évoque les santés des uns et des autres, dont une sinusite de Suzanne, des ennuis de cœur pour Taty (femme de Rosny)… Sourd la mélancolie profonde de J.-H. Rosny aîné : "notre corps ne nous appartient d’aucune manière", "nous vivons tristement", "Ennui, l’endroit est mélancolique". Cette dernière allusion est faite à l’occasion d’un séjour du couple à Haguenau en Allemagne où le "petit" Roby fait son service militaire. Rosny dit par occasion qu’il aime la pluie lorsqu’il n’y est pas plongé... Entre autres marques d’amitié, Rosny s’informe si Pierre ne se fatigue pas trop avec ses conférences et la revue ; il le prévient qu’il lui réserve une dédicace de "Les Autres Vies, les Autres Mondes" (1924) ; il se montre aussi plein de prévenances et d’attentions amicales envers Suzanne.
MLT 04126 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1935
13 lettres + 2 env. ; formats divers. Lettres aut. s.
"Mélancolique fin et commencement d’année" : mélancolie et santé fragile se relayent en 1935. D’où cette réflexion : "Car nous sommes peu maître chez nous – je veux dire dans notre corps. Tout s’y passe dans des régions mystérieuses dont nous n’avons pas la clef… Nous sommes aussi loin, en ce sens, que du soleil. " L’année sera effectivement sombre : une angine pour Pierre en avril, une maladie assez grave de Pierre-Jean, fils des époux Goemaere, une "phlébite" contractée par Marie Rosny, sorte d’empoisonnement dû à un vaccin mal administré ou mal supporté. La malade tiendra le lit de nombreuses semaines durant le séjour des Rosny au Zoute et le projet de passer quelques semaines – du 20 août au 30 septembre – "au Square" à Bruxelles alors que les Goemaere sont dans leur résidence secondaire en Ardennes, tombera à l’eau.
La tristesse grandit d’autant que les lignes sur leurs rencontres communes au "Square" sont généralement les seules lumineuses de cette correspondance : "Les jours heureux du Square ! Votre présence lumineuse… ces étés pleins d’un charme inexprimable". On note aussi, en début d’année, une allusion à une dévaluation et, plus tard, l’apparition d’un numéro de téléphone ainsi qu’une demande d’aide de Goemaere pour promouvoir son livre sur Israël et les Juifs. Rosny l’aide indirectement en cela, précisant qu’il a pris pour principe de ne jamais écrire sur les Juifs. Il note : "La question juive n’intéresse guère le public français qui en a été saturée et que préoccupent les dangers de l’heure". La lettre du 30 septembre contient cette remarque intéressante : "Je travaille peu – interrompu à chaque moment – ce qui vide l’esprit et surtout l’imagination – j’entends celle qui s’adapte au sujet et que l’autre imagination distrait ".
MLT 04127 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1936
7 lettres + 1 env. ; 2 notes ; 1 coupure de presse ; formats divers. Lettres aut. s.
Dans ces lettres se fait de plus en plus sentir la désolation que cause la maladie de Marie Rosny, et ce malgré l’humour que cette dernière déploie dans ses rares missives. Elle écrit par exemple qu’à la régularité de ses maux (elle demeure couchée pendant des mois) fait diversion la diversité des maladies. Dans ce contexte, c’est la lettre du petit-fils, Robert, qui nous en apprend le plus. Il note que son grand-père auteur en 1934 des "Compagnons de l’univers" s’attelle à une autre œuvre qu’il recopie (sans doute "Eyrimah" paru en 1938). Il annonce que l’écrivain a été reçu grand officier de la Légion d’Honneur. Il parle aussi d’un projet de voyage à trois en Normandie, dont rien n’indique qu’il s’est réalisé.
Précision : Il ne peut s'agir de Eyrimah, publié en 1893 !
Un mot autographe de Pierre Goemaere traite du pessimisme de son ami. Toutefois, celui qui a la patience de déchiffrer l’écriture de Rosny est séduit par la douceur et la légèreté qui entourent ses phrases nostalgiques. La première lettre de l’année débute ainsi : « La vie est si triste ici, si triste que je n’ai guère le courage d’écrire ».
MLT 04128 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1937
9 lettres + 5 env. ; 2 f. ; formats divers. Lettres aut. s., essentiellement de J.-H., dont deux avec bandes noires mortuaires et trois à l'en-tête du "Club de la Fondation Universitaire".
La correspondance se ressent du décès récent de Mme Rosny ainsi que du mariage programmé de Robert. Durant le mois d’août, Rosny réalise un séjour en Belgique (sans doute lié au Club de la Fondation Universitaire) sans se rendre au "Square" chez ses amis, mais en visitant le château de Grand-Bigard restauré à l’époque par Raymond Pegrims, père de Suzanne, la femme de Pierre Goemaere.
MLT 04130 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1939
2 lettres + 1 env. ; 1 carton + 1 env. ; 1 carte postale ; formats divers. Carte postale représentant le vieux port de Marseille, avec mention aut. du récepteur "dernière carte reçue".
Correspondance de Rosny, avec un mot seulement du petit-fils. Y transparaît la mélancolie habituelle, la joie de se revoir ainsi que la guerre qui se profile.
MLT 04131 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1940
1 télégramme ; 1 f. + 1 coupure de presse ; formats divers. Carte postale représentant Erasme en train d’écrire, peint par Holbein.
Télégramme à l’occasion d’une naissance chez Robert Rosny. Lettre et article de presse de Bronne sur la mémoire « bruxelloise » à garder de Rosny.
MLT 04132 - Correspondance à Pierre Goemaere et Suzanne Pelgrims : 1962
2 p. (1 f.) ; 24,5 cm. Aut. s.
Outre des ouvrages sur son grand-père ou l’œuvre de celui-ci, Robert a publié avec son épouse Raymonde sous le nom de R. & R. Borel-Rosny des romans policiers. Il évoque l’un et l’autre ici.
MLT 04133 - Correspondance à J.-H. Rosny aîné (1921/12/17)
Aut. s. - Il s'agit soit d'une lettre non envoyée, soit d'un brouillon de lettre.
Louange de Goemaere à son "maître" et auteur de "Torches et Lumignons".
MLT 04134 - Correspondance à J.-H. Rosny aîné (1929/01/09)
Aut. s. - Il s'agit du brouillon ou du résumé d'une lettre envoyée, le 9 janvier 1929, à Rosny.
Goemaere compare les deux pièces sommairement, "La Guerre du feu" (sa préférée) et "La fille des rocs". Il appelle Rosny le "Maître de l'Idée Générale".
MLT 04135 - Correspondance à J.-H. Rosny aîné et à Robert Rosny (30 lettres)
Dact. n. s. sur papier pelure - Certaines lettre de 1931, 1933 et 1936 sont adressées à Robert ROSNY, le petit-fils. - Lettre du 8 décembre 1931 difficilement lisible.
Les nouvelles que contiennent ces lettres, vraisemblablement dictées à une secrétaire qui les dactylographiait, portent en général sur des sujets professionnels (articles de revue à recevoir ou à placer…) ainsi que sur des domaines plus intimes (santé des uns et des autres ; rencontres amicales à programmer ; joies ou peines que l’on partage ; ennuis ou satisfactions domestiques que l’on communique). À Robert Rosny, P. G. demande en novembre 1931 un petit service : aller chercher un document et le lui envoyer par la poste. En juin-juillet 1933, il désire recevoir la copie d’une enquête cinématographique que Robert a réalisée et, en octobre 1933, lui enjoint d’effectuer pour lui un achat à Paris et de lui retrouver un article écrit par son grand-père. Nous apprenons que Robert a écrit dans Hebdo, notamment une critique sur "La Ronde infernale" de Fernand Xau, ce pourquoi P. G. le félicite.
À noter : la lettre du 3 avril 1931 où P. G. confie qu’il écrit un nouveau roman et qu’il compte se documenter à ce sujet à Naples où il va se rendre ; la lettre du 8 octobre 1931 où il demande à Rosny son aide pour qu’une de ses nouvelles "L’homme qui faisait les cercueils trop grands" paraisse dans une revue française (elle paraîtra dans le numéro 137 des "Les Œuvres Livres" de novembre 1932) ; lettre du 14 octobre 1931 où il demande à Rosny de l’aider à évaluer le "salaire" d’une conférence qu’il doit faire à Lyon, ce qui exige des frais du voyage ; lettre du 19 décembre 1931 et de janvier 1932 à propos d’une entrevue avec Maurice de Waleffe au sujet d’un Congrès ainsi qu’à propos d’un contact avec Jean Fayard (qui publiera "L’homme qui […]") ; lettre du 22 mars où G. écrit que sa femme dévore "Les femmes de Setnê" de Rosny. Nous apprenons que les Rosny sont venus à Bruxelles chez les Goemaere en 1930 et 1931, et qu’ils comptent revenir en 1932 ; lettre du 4 juillet 1933 où Goemaere évoque un scénario de film qu’il a écrit ; lettres de 1935 où Goemaere parle de sa conférence sur Albert Ier et, indirectement, de son "Quand Israël rentre chez soi" (Rosny répondra qu’il a pris le parti de ne jamais évoquer publiquement le "problème juif").
MLT 04137 - Rosny, ce méconnu
Avec une corr. aut. de l'auteur. - Publié dans la "Revue Générale Belge".
En guise d'introduction à un "Choix de textes" de Rosny, Goemaere évoque les trois "perceptions" qui caractérisait ce romancier. Il évoque aussi des souvenirs personnels, notamment les séjours du romancier à son domicile privé, et comme il y écrivit certains de ses textes.
MLT 04138 - La Guerre du Feu : scènes choisies, adaptées et présentées
Carte de visite de Robert BOREL-ROSNY. - Annot. manuscrites dont : "En vente depuis avril 1961".
Cette brochure accompagnait une enregistrement sonore d'extraits de "La Guerre du Feu" dans le cadre de "l'encyclopédie sonore". On a là un résumé très bien écrit (le début de l'article) de l'enfance et de la carrière de J.-H. Rosny aîné.
Cette version audio de "La Guerre du Feu" est présentée dans cet article.
MLT 04139 - Manuscrit : Visite à Rosny
13 p. ; 1 f. ; formats divers. Aut. avec rajouts et corrections.
Goemaere relate sa première rencontre avec Rosny, en décembre 1922, rue de Rennes à Paris. Il précise ses impressions visuelles, des paroles prononcées… Son "Pèlerin du soleil" en cours de gestation est ici résumé. Lorsqu’il parle de la lenteur qu’il met à écrire, Rosny lui aurait dit : "Je me suis arrêté souvent pour réfléchir… Je vous l’ai dit : il faut s’arrêter, afin que l’imagination découvre de nouveaux horizons, l’intelligence des aperçus plus profonds… On est étonné quand on s’arrête pour méditer, de voir comme tout s’agrandit. Des aperçus insoupçonnés et qui demeuraient dans l’ombre se découvrent…"
MLT 04140 - Manuscrit : Une journée de travail de J.-H. Rosny aîné (1926/08-09)
[9 p.] ; 21 cm. Aut. avec rajouts et corrections.
En 1926, les Rosny (monsieur, madame et le petit-fils) passent quelques semaines à Bruxelles, au domicile de Pierre Goemaere. Ce dernier note ici divers anecdotes amusantes (notamment en rapport avec la vigueur peu commune de l'écrivain) mais aussi et surtout comment se déroulait une de ses journées de travail.
MLT 04141 - Notes diverses et éparses sur J.-H. Rosny aîné
22 f. ; 1 coupure de presse ; 1 carton ; formats divers
Notes aut. - Bibliographie dactylographiée.
MLT 04150/0003/005 - En lien avec le prix Goncourt, pour "Pèlerin du soleil"
Rosny aîné aurait, semble-t-il, désiré que soit annulée la clause informelle que ne peut remporter le prix qu'un roman écrit par un Français. Cela n'a pas été accepté et le livre de P. G. n'a finalement pas concouru du fait de la nationalité belge de son auteur. Le lauréat fut Maurice Bedel.