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J.-H. Rosny

Léon Lemonnier "Edgar Poe et les conteurs français" (1947)

6 Mars 2013, 11:42am

Publié par Fabrice Mundzik

OUVRAGE DE REFERENCE

 

Suite à la publication d'un article sur la traduction de "Le Scarabée d'or" (Edgar A. Poe) par J.-H. Rosny en 1892, une discussion sur la page Facebook dédiée aux frères J.-H. Rosny m'a rappelé l'existence d'un ouvrage sur Poe dans lequel il est question de Rosny.

 

Léon Lemonnier "Edgar Poe et les conteurs français"

Aubier, éditions Montaigne, Paris (1947)

Collection L'Histoire littéraire

 

Le sommaire de cette étude, ainsi que son contenu, sont très instructifs :

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE — LE CONTE FANTASTIQUE

CHAPITRE PREMIER. — LES DÉBUTS DU CONTE FANTASTIQUE.

1.  De Cazotte à Nodier
2.  Hoffmann
3.  L'Influence d'Hoffmann en France
4.  Hoffmann et Poe

CHAPITRE II. — LES DERNIERS CONTEURS ROMANTIQUES.

1.  Mérimée
2.  Gautier
3.  Barbey d'Aurevilly

CHAPITRE III. — LES CONTEURS RÉALISTES.

1.  Erckmann-Chatrian
2.  Henri Rivière
3.  Eugène Mouton

CHAPITRE IV. — LES NATURALISTES.
1.  Zola
2.  Maupassant
3.  Mirbeau

CHAPITRE V. — VILLIERS DE L'ISLE-ADAM.

1.  Les emprunts
2,  L'horreur
3.  L'ironie
4.  Le mysticisme

CHAPITRE VI. — LES   ROMANCIERS   DÉCADENTS

1.  Huysmans
2.  Rachilde
3.  Jean Lorrain

CHAPITRE VII. — LES CONTEURS DE L'ÉPOQUE SYMBOLISTE.

1.  Henri de Régnier
2.  Rodenbach
3.  Jean Richepin
4.  Maurice Beaubourg

CHAPITRE VIII. — MARCEL SCHWOB.

1.  Les affinités
2.  L'horreur
3.  L'humour
4.  La pitié

DEUXIÈME PARTIE — LE ROMAN D'AVENTURES

CHAPITRE PREMIER — LE   ROMAN  POLICIER.

1.  Les premières adaptations
2.  Vidocq et Dupin
3.  De Voltaire à Laplace
4.  Gaboriau

CHAPITRE II. — LE   ROMAN   SCIENTIFIQUE.
1.  Les origines
2.  Jules Verne
3.  J. H. Rosny aîné

CONCLUSION.
1.  Edmond Jaloux et l'avenir
2.  Vue d'ensemble

 

Extraits :

Jules Verne "avait exclu de son œuvre tout élément échappant à l'expérience courante ; il avait écrit des voyages extraordinaires, mais non point des voyages fantastiques. C'est à J.-H. Rosny aîné que revient l'honneur d'avoir, avant Wells, introduit le merveilleux dans le roman scientifique.

Nous disons le merveilleux et non point le fantastique. L'étrangeté chez Rosny est en effet toujours dans les choses observées, jamais dans l'âme même de l'observateur, qui reste un homme normal. Le fantastique tient étroitement à l'homme, dont il utilise les expériences extrêmes, alors que le merveilleux les dépasse ou les dédaigne. Or, Rosny a excellemment montré, dans la préface de la Mort de la Terre, l'élément nouveau qu'il avait apporté :

« J'imagine volontiers des créatures minérales, comme dans les Xipéhuz, ou faites d'une autre matière que notre matière, ou encore vivant dans un monde régi par d'autres énergies que le nôtre ; les Ferromagnétaux, qui apparaissent épisodiquement dans la Mort de la Terre, appartiennent à l'une de ces trois catégories »."

"Quelquefois, par une méthode contraire, au lieu de créer un monde différent du nôtre, mais construit sur le même plan, Rosny bouleverse notre monde en changeant les lois naturelles. Le ressort psychologique de l'œuvre reste alors le même que dans un grand nombre de contes de Poe : la terreur devant le mystère. Dans la Mort de la Terre, Rosny décrit l'effroi des derniers hommes devant la fin prochaine de la planète ; il reprend le sujet d'Eiros et Charmion : la destruction de la terre par le feu."

"La différence qui sépare Rosny de Poe apparaît assez nettement si l'on examine Cataclysme. L'anéantissement du monde où nous vivons est de nouveau envisagé. Les habitants d'un village s'aperçoivent qu'il se produit, autour d'eux, des phénomènes effrayants […] On retrouve le même principe dans la Force Mystérieuse : les lois naturelles sont bouleversées. La lumière n'a plus ses propriétés habituelles, le spectre solaire est transformé, corrompu, semble-t-il. L'homme, encore une fois, doit renoncer à comprendre […] Chez Poe, il n'en est pas de même. Avec lui, les lois naturelles sont immuables, l'homme comprend le monde physique et réussit à triompher de lui en utilisant les principes qu'il connaît, le meilleur exemple en est évidemment la Descente au Maelstrom."

Léon Lemonnier "Edgar Poe et les conteurs français" (1947)Léon Lemonnier "Edgar Poe et les conteurs français" (1947)

Léon Lemonnier "Edgar Poe et les conteurs français" (1947)

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