Le Carillon du boulevard Brune n°3 (1893)
Le Carillon du boulevard Brune n°3, Bulletin bibliographique de la "Collection Guillaume", fut publié en août 1893.
Le directeur de la revue est J. de Boriana, secrétaire de la rédaction du journal Le Bambou : il s'agit d'un alias de J.-H. Rosny aîné. De ce fait, certains textes non signés sont, peut-être, de sa main (ou de celle d'Edouard Guillaume ?).
Sommaire :
Anonyme - Avis
J. de Boriana - Nos auteurs : Souryâ
Anonyme - Bibliographie (Vient de paraître : Le Bambou n°VI ; Oeuvres complètes T.V, de Molière ; Le Grillon du foyer, de Dickens, traduit par Jacques Soldanelle)
Anonyme - Echos
Anonyme - Petite correspondance
A. Darville - Notre Bibliothèque-étagère
Pierre Loti - Matelot [extraits]
Anonyme - Liste des ouvrages
Tout d'abord, il est important de signaler la présence d'un alias peu connu de J.-H. Rosny aîné : A. Darville, que l'on retrouve entre 1893 et 1902 (en l'état des connaissances archéobibliographiques actuelles).
A noter, dans "Les Echos", la lettre suivante :
Nous ne pouvons résister au plaisir de publier le billet suivant d'un de nos lecteurs : "Vous rendez un service signalé au public en éditant quelques épisodes de grandes légendes humaines comme le Ramayana. Que c'est grandiose, beau, simple et pur, cet Exil de Rama ! Quelle clareté dans ces âmes ! Pour ceux qui, comme moi, arrêtés par de nombreuses occupations, n'auraient jamais le temps de lire ces énormes épopées, c'est délicieux de pouvoir en trouver des épisodes dans une jolie Collection comme le Nelumbo".
L'Exil de Rama, de Valmiki, traduit par J.-H. Rosny, fut publié en 1893 chez E. Dentu, dans la Petite collection Guillaume. Le convention littéraire de 1935 attribue la traduction et sa préface à J.-H. Rosny aîné.
Un hors-texte est extrait de Le Grillon du foyer, de Dickens, traduit par Jacques Soldanelle (un pseudonyme utilisé par les frères J.-H. Rosny) :
La rubrique "Bibliographie" annonce : Nous commencerons dans le prochain numéro du Bambou un nouveau récit, une aventure les plus extraordinaires qui soient advenues en ce siècle, la découverte d'être inouïs, d'un interêt prodigieux — et que cependant nos ancêtres avaient ou vus ou pressentis. Ce récit, sobre et plein d'émotion, ne saurait laisser indifférent AUCUN être humain, car il s'adresse aux sentiments les plus profonds et les plus durables du coeur, à l'immortelle curiosité de l'esprit.
Il s'agit de Nymphée, oeuvre collective signée par les frères J.-H. Rosny.
La couverture propose une gravure de Souryâ, "d'après une photographie prise à la Revue du 14 juillet". Rappelons que ce personnage n'existe pas : Souryâ est un pseudonyme utilisé par J.-H. Rosny aîné.
J.-H. Rosny aîné se joue des lecteurs du Carillon du boulevard Brune, sous le nom J. de Boriana, il écrit même une chronique sur Souryâ !
Nos auteurs : Souryâ
Souryâ appartient à l'une des plus hautes, des plus glorieuses familles du vénérable Indoustan ; la partie mythique de sa généalogie fait remonter ses ancêtres non seulement jusqu'aux primitifs souverains gangétiques, mais jusqu'au dieu Souryâ lui même, qui est le Phœbus des Aryas.
Notre illustre collaborateur a été délégué en Occident par le collège occulte des prêtres de Souryâ, qui ont « gardé à travers les temps la tradition des écoles inaccessibles au vulgaire, où se conservent, s'enseignent et se développent les hautes Sciences de l'Orient. »
On sait que ces écoles députent plusieurs fois par siècle des initiés chargés de les tenir au courant des mouvements intellectuels de l'Occident (1). Souryâ est un de ces délégués. Il a été autorise à nous communiquer une partie de ses albums. (2)
Nous n'avons pas à louer ici les merveilleux croquis et les notes dont le jeune Maître du Soleil a permis la publication dans les six premiers numéros du Bambou, et qui seront continués dans les numéros suivants. Nous voulons seulement faire connaître au public que Souryâ ne s'en tiendra pas là : les croquis parisiens ont été publiés les premiers afin de bien convaincre le lecteur de la stricte exactitude de l'artiste hindou : mais nous avons en main des albums sur toute l'Europe et toute l'Asie, des documents uniques, inouïs, pleins de vérité et de fidélité, et cependant si étranges, si nouveaux, si extraordinaires, qu'ils émeuvent autant que les rêves les plus fantastiques.
Souryâ est né entre 1856 et 1860, dans les Ghattes orientales. Il est à peine nécessaire de dire que sa signature est un pseudonyme.
(1) Voir pour les détails la préface du n°1 du Bambou.
(2) Souryâ, en reconnaissance de services rendus, avait également dévoilé des procédés d'aquaculture, à M. Guillaume, et l'on sait que celui-ci vient d'obtenir une médaille d'or de la Société d'Horticulture de France, pour ses Fleurs d'Eau de la rue de Coulmier.
Commenter cet article