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J.-H. Rosny

J.-H. Rosny Jeune "La Pharmacie des prés" (Albin Michel - 1939)

10 Mars 2013, 11:00am

Publié par Fabrice Mundzik

"La Pharmacie des prés", roman signé J.-H. Rosny jeune fut publié sur vélin supérieur, en février 1939, par les éditions Albin Michel. Il n'a jamais été réédité.

Cet ouvrage débute par un "Avant-propos" de l'auteur :

"Je voudrais faire comprendre à mon lecteur qu'il ne s'agit pas dans ce livre de gens qui ont existé en chair et en os. Je les ai bâtis pièce à pièce dans mon esprit en tâchant de rester dans la vérité comme fait un sculpteur quand il modèle par exemple une statue de Jupiter. Les héros de mon livre veulent surtout avoir les caractères de la réalité, mais ils ne sont pas pris dans le réel. Je les ai voulus tous honnêtes dans le sens ordinaire de ce mot. Il n'y a pas un seul de ces personnages qui ne soit fait de mille pièces, de mille morceaux, ou, si vous le préférez, ce sont des photographies complexes dont la physionomie se dégage de mille photographies superposées.

Par conséquent le lecteur perdrait son temps à leur donner un nom. Ce sont les personnages anonymes du grand drame qui se joue à présent. Peut-être ce qui serait le mieux serait de penser qu'ils rappellent M. Jourdain, Tartufe, Sganarelle, les Précieuses, Alceste et Célimène..."

Ce roman conte les heurs et malheurs du pharmacien Pache, devenu "Pache le richissime", et ses relations avec Vitruve, l'ancien professeur de Louis-le-Grand ; le poète manipulateur Rivanne ; le Duc de Latour-Briand ; San Giorno  ; Labordel, ainsi que l'écrivain Etienne Rallart (autant de personnages que l'on retrouve dans d'autres romans de l'auteur)

J.-H. Rosny Jeune, fidèle à ses habitudes, liste ses auteurs préférés tout au long de ce roman :

Balzac, Dickens, Mallarmé, Stendhal, Maupassant, Shakespeare, Machiavel, Confucius, Kipling, Pierre Benoît et Bourget.

Des scènes se passent de nouveau à proximité du Jardin du Luxembourg, cher à son frère J.-H. Rosny aîné.

Un des personnages se nomme Paul Trait, peut-être un parent de M. Trait que l'on rencontre dans le conte "Un simple trait" disponible dans le recueil Fanchon-la-Belle ?

Une phrase que j'aime beaucoup dans ce texte, ou plutôt une interrogation :

"Y aurait-il dans les rapports des hommes quelque chose de semblable à cette résonance de la T.S.F. qui rend les ondes intransmissibles si le mécanisme qui les donne et celui qui les reçoit ne sont pas accordés."

Le mot "Robot" apparaît pour la première fois, à ma connaissance, dans un texte de J.-H. Rosny Jeune :

"Il faut dire que l'Etat conçu par Picarel, et même par Libéral et Calam (1), est une mécanique participant au minimum de la vie nationale. Selon les justes règles de la division du travail, le robot Picarel pouvait faire fonctionner cette mécanique aussi bien que n'importe lequel des personnages qu'un privilège revêt de la fonction royal."

 

(1) Picarel, Libéral et Calam sont décrits comme les "grandes personnalités politiques de notre temps" dans ce roman.

J.-H. Rosny Jeune "La Pharmacie des prés" (Albin Michel - 1939)J.-H. Rosny Jeune "La Pharmacie des prés" (Albin Michel - 1939)

J.-H. Rosny Jeune "La Pharmacie des prés" (Albin Michel - 1939)

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