DOSSIER : "Le Pèlerin du soleil" de Pierre Goemaere
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"Lorsqu’il rend en décembre 1922, pour la première fois, visite à l’auteur de La Guerre du feu, rue de Rennes à Paris, Goemaere tient en main son manuscrit du Pèlerin du soleil."
"Grâce aux encouragements de Rosny et à son entregent dans le monde littéraire, Pierre Goemaere termine son roman et le publie à Paris."
La correspondance de
contient "le mot officiel d’Albin Michel et l’avis sur la question de Rosny qui l’a rencontré".:
Pour le remercier, Pierre Goemaere, lui dédicace son roman préhistorique : « Au Maître J.-H. Rosny aîné, en hommage d'admiration et d'affection ».
Signalons que la dédicace qui accompagne la prépublication est légèrement différente :
Au Maître J. H. Rosny aîné, en hommage d'admiration, de gratitude et d'affection .De son côté, J.-H. Rosny aîné lui dédie "La Fille des rocs" : « A Pierre Goemaere, ma vive estime littéraire et mon affection... »
J.-H. Rosny aîné a aussi dédié "Un Voleur ?" (La Madeleine - 1933) : "A la jolie Madame Suzanne Goemaere, hommage affectueux". Il s'agit de Suzanne Pelgrims.
- in La Revue Belge du
Le roman sera repris en volume chez différents éditeurs :
- 1927
- (???) [Reliure verte]
- 1935 - Les Editions Rex, Collection Nationale
- 1944 - ???? [non vérifié]
- 1953 - Durendal
, fait allusion à une édition "pirate" de
Pierre Goemaere, homme de lettres, contre Adolphe Goemaere, éditeur
(édition non autorisée du Pélerin du soleil de P. Goemaere).
A. Guislain conseil de P. Goemaere, 1953.
Archives "Non ouvert au public jusque 2200", difficile d'en savoir plus... Une seule certitude, il ne s'agit pas de l'édition Durendal, qui date bien de 1953, car l'éditeur était Édouard Ned. Peut-être celle de 1944...?
Il a beaucoup été question du Prix Goncourt pour
"Il n’obtiendra pas le prix Goncourt dont Rosny assure la présidence car sa nationalité belge y fait obstacle : Rosny aîné aurait, semble-t-il, désiré que soit annulée la clause informelle que ne peut remporter le prix qu'un roman écrit par un Français. Cela n'a pas été accepté et le livre de P. G. n'a finalement pas concouru du fait de la nationalité belge de son auteur. Le lauréat fut Maurice Bedel", précisions apportées par les Archives et Musée de la Littérature à Bruxelles qui gèrent le Fonds Pierre Goemaere (1894-1975).
A ce sujet, Francis de Miomandre a écrit "La grande France", paru dans 270 du 17 décembre 1927 :
"Un peu avant le Prix Goncourt et celui de la Vie heureuse, à propos des livres de Julien Green et de Pierre Goemaere, l'un Américain et l'autre Belge, la question a été soulevée de savoir si les étrangers de langue française ont droit à ces prix, ou s'ils sont réservés à nos nationaux, strictement.
J'avoue que le seul fait qu'on la pose me remplit de stupeur.
Qu'est-ce qu'un auteur français ? Est-ce un homme qui écrit en français, ou un homme qui écrit, étant Français de naissance ?
Le bon sens répond : « C'est un homme qui écrit en français ». Peu importe son origine. Car il y a toutes sortes de façons de concevoir la France, suivant le point de vue où l'on se place. Géographiquement et politiquement, les frontières officielles fixent les idées, et on n'imagine pas leur déplacement. Mais au point de vue littéraire ?...
Alors la question change tout fait d'aspect. Nous nous trouvons en présence d'un pays immense, encore qu'idéal, ou si vous préférez d'un empire dont la métropole est entre l'Océan et les Alpes, mais qui possède partout des comptoirs. Je dirai même que je trouve cela plus touchant que n'importe quoi, un témoignage de patriotisme d'autant plus beau et plus précieux qu'il est gratuit, qu'il représente un effort, une réaction souvent pénible contre un milieu dont toutes les habitudes mentales sont différentes. Je pense à Julien Green. Il y a là une manière d'hommage rendu à la mère-patrie qui ne manque ni de grandeur, ni de beauté. Je ne demande pas, pour ces écrivains-là, de traitement de faveur. Ils en seraient les premiers choqués. Mais qu'on leur objecte leur état civil quand ils s'alignent avec leurs camarades de France, me parait non seulement une incorrection, mais une faute grave, contre ce patriotisme même que l'on croit défendre. Les vrais Français, savent que leur pays est d'abord une entité spirituelle, où commencent tous ceux qui appartiennent à un même climat moral, le sien."
En complément de lecture :
- sur Gallica) "Coup d'oeil sur les Lettres belges" in Les Nouvelles littéraires n°163 du 28 novembre 1925 (
- "Après l'interview de M. Goemare : Coup d'oeil sur les Lettres belge, protestions et mises au point" 165 du 12 décembre 1925
- "Nouvelles déclarations de M. Goemaere"
- "Hommage à Rosny aîné" in La Revue belge du 1er juin 1936, par Pierre Goemaere, René Benjamin, Paul Reboux, Pol Neveux et Robert Borel-Rosny.
- Bruxelles-Paris anno 1925: chronique d'un voyage aller-retour" in Littératures en contact: mélanges offerts à Vic Nachtergaele (Presses universitaires de Louvain -
- L'aventure flamande de la Revue belge: langues, littératures et cultures dans l'entre-deux-guerres" (Editions Archives et Musée de la Littérature - 2004)
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