J.-H. Rosny Jeune "La misère des professions libérales" (1926)
Les résultats de la vaste enquête de Paris-Soir sur "La misère des professions libérales" furent publiés courant 1926.
Les réponses de J.-H. Rosny Jeune, Pierre Mille et Bénédictus se trouvent dans Paris-Soir n°951 du 14 mai 1926.
A lire aussi :
J.-H. Rosny aîné "La misère des professions libérales" (1926)
Renée Dunan "La misère des professions libérales" (1926) [sur le Blog Renée Dunan]
Le pessimisme de MM. J.-H. Rosny aîné, Henri Duvernois et Léon Werth semble, au fur et à mesure que nous dépouillons notre courrier, singulièrement confirmé par les réponses nouvelles.
Nous ne voulons pas encore charger de commentaires cette enquête, mais on voudra bien reconnaître que nous n'exagérions pas en dénonçant la misère des « professions libérales ».
Elle existe.
Quant à l'enrayer, c'est une autre histoire. Les écrivains n'ont pas le temps — il faut vivre ! — d'assurer leur défense. A moins qu'ils n'écrivent plus !
C'est ce que leur conseille M. J.-H. Rosny jeune.
L'éminent écrivain considère ses collègues comme des petits saints.
Sa lettre en fait foi :
Je trouve votre lettre au retour d'un voyage.
Les hommes de lettres sont mal payés. C'est la profession où « on arrive à tout à la condition d'en sortir. »
Il faut donc en sortir quand on n'est pas guidé par une vocation irrésistible.
Peut-être ne faut-il pas y entrer quand on n'est pas décidé à souffrir mille morts.
Ajoutons que, de tous temps, les hommes de lettres ont été maltraités par le sort. Ils n'ont pas de justice à attendre de ceux qu'ils appellent les bourgeois, mais ils n'ont pas non plus de justice à attendre de leurs confrères.
Ils vivent par miracle et arrivent à la gloire par miracle : c'est l'état de la sainteté.
Les hommes de lettres sont des saints.
J.-H. Rosny Jeune.
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