J.-H. Rosny aîné "Marthe Baraquin" (Plon - 1909)

Prépublié au deuxième semestre 1908 dans Le Journal, le roman "Marthe Baraquin" signé J.-H. Rosny aîné fut édité par les éditions Plon début 1909 ⁽¹⁾.

Le roman à l'origine du divorce littéraire des frères J.-H. Rosny.

Extrait du dossier de Jean-Michel Pottier "Le dernier Manifeste. La Convention littéraire de 1935" in Les Cahiers naturalistes n°70 (1996) :

"La rupture intervient à l'occasion d'une vétille qui, dans le contexte, prend des allures de drame. Le roman Marthe Baraquin devait être publié dans Le Journal au cours du second semestre de 1908. Aux dires de sa femme, Rosny Aîné en confie le manuscrit à Lepage, directeur du Journal. A seule fin publicitaire, le Journal publie un portrait de Joseph seul, accompagné de l'annonce de la prochaine parution du roman. Le 17 juillet, Marie Borel écrit dans son Journal intime :

« Le Journal publie un portrait de mon chéri en annonçant le prochain roman. Cela va en faire une histoire avec celui de Cap Breton [Phin] ⁽²⁾ qui, bien qu'il n'ait pas écrit une ligne de Marthe, crie qu'on le met toujours là, et pourtant nous sommes pour rien dans cette annonce. Le Journal s'est procuré la photographie sans rien nous demander. Enfin, tant pis ! Que cela aille comme cela pourra. »

Le lendemain, Phin entame une campagne d'envoi de télégrammes [...] Tout va alors très vite puisque le 20 juillet, Phin accepte et « même propose », selon Marie Borel, la rupture. Rosny Aîné intervient alors et, dès le 23 juillet, sa femme peut affirmer :

« Le Journal a annoncé la séparation [...]»"

(1) Selon les sources, la date de publication de ce roman chez Plon change. Dans son "Approche critique et bibliographique des frères Rosny", Gérard A. Jaeger indique qu'on "hésite sur la date exacte de l'édition originale". Pour sa part, Jean-Michel Pottier indique 1908. Mon exemplaire indique le 20 janvier 1909 comme date de publication.

(2) Phin = Séraphin Justin Boex, dit J.-H. Rosny Jeune.

En bonus, mon édition contenait un document manuscrit assez amusant :

"Ce livre appartient à

Paul Boex Rosny

159 rue Notre Dame

Il faut le lui remettre"

"à ne pas lire

c'est immonde"