Critique de "Dans les rues" dans Ciné-Echos (1934)
Lu dans la rubrique Ciné-Echos de L’Écho d'Alger n°8623 du 15 mars 1934 :
Jean-Pierre Aumont (à droite) dans le dernier film de Victor Trivas « Dans les rues » que donne en ce moment le Régent-Cinéma.
Sur les écrans d'Alger
Regent Cinéma : Dans les rues.
Le puissant roman de J. H. Rosny aîné a rencontré en Victor Trivas un adaptateur consciencieux quoique fort libre et qui a su trouver de fort belles images modernes pour illustrer des scènes se déroulant dans une atmosphère d'avant-guerre.
Trivas est l'auteur de ce « No man's land », si courageux, si émouvant, que nous avons l'an dernier admiré ici-même à Alger. Il a pour « Dans les rues », subi, semble-t-il, diverses influences, celle de Pabst de « l'Opéra de quat'sous » pour des intérieurs de boutique ; celle des russes, du « Chemin de la vie » [de Nikolai Ekk en 1931], notamment, pour la fin, celle de « l'Envol » des chariots ; mais il ne paraît pas s'être retrouvé lui-même.
Et surtout, il a choisi un sujet qui se passe en France, à Paris, à Belleville et il est russe, et il a travaillé à Berlin. Néanmoins « Dans les rues » est un beau film, dru, franc et surtout baigné d'une merveilleuse photographie.
Jean-Pierre Aumont a la vedette. Voilà le premier grand rôle de ce jeune premier qui s'affirme réellement un acteur ; Wladimir Sokoloff a créé avec talent un rôle de composition et Madeleine Ozeray a du charme, de la jeunesse et de la sincérité.
F. Herlin
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