Dr Paul des Chaintres "Le Docteur Charcot" (1892)

Le Docteur Charcot est régulièrement cité dans les textes des frères J.-H. Rosny. On le retrouve, par exemple, dans :

• Le Manifeste des cinq (1887)

"le trouble d'équilibre qui résulte de sa maladie rénale contribue sans doute à l'inquiéter outre mesure de certaines fonctions, le pousse à grossir leur importance. Peut-être Charcot, Moreau (de Tours) et ces médecins de la Salpêtrière qui nous firent voir leurs coprolaliques pourraient-ils déterminer les symptômes" du mal d'Emile Zola

• Le Mage rustique (1902)

"Telle personne intuitive, qui connaît bien un malade, sait aussi bien ce qu'il lui faut qu'un Charcot, un Potain ou un Lancereaux."

• La Jeune vampire (1920)

"Comme elle était d'heure en heure plus faible et plus fiévreuse, James résolut de prendre l'avis d'un médecin neurologiste. Justement, il connaissait un peu Percy Coleman, le Charcot écossais, qui l'écouta avec d'autant plus d'intérêt qu'il le supposa atteint de folie dès qu'il eut décrit la première et surtout lorsqu'il relata la deuxième scène nocturne."

Il est temps de faire un peu plus connaissance avec lui.

Extraits de : Dr Paul des Chaintres "Le Docteur Charcot" in Le Voleur illustré : cabinet de lecture universel n°1802 du 14 janvier 1892 (le texte intégral scanné est lisible ci-après)

"Pour bien des Français, M. Charcot, à cause de ses travaux sur l'hystérie et l'hypnotisme passe pour un de ces êtres mystérieux assez osés pour s'attaquer à des problèmes dont la recherche entraîne aux yeux des esprits faibles une certaine réprobation. Il y a de ces sujets... qu'on doit éviter quand on brigue la faveur des poltrons, à notre époque de libre examen où les légendes ont tout aux yeux des gens hardis, il est des réactionnaires scientifiques qui souffrent de voir soulever certains voiles derrière lesquels se dissimulent souvent des faits tout naturels et des vérités très utiles à connaître.

Derrière les possédées, les sorcières se cachaient et se cachent encore, sous le nom de spirites ; de gens à double vue, de pauvres malades, aussi dignes de soins que le pneumonique ou le sujet atteint d'influenza.

Tant pis pour les admirateurs du merveilleux, mais l'homme de science vraiment digne de ce nom ne doit pas s'arrêter devant des considérations de ce genre, il doit chercher le vrai et quand il croit l'avoir trouvé, le proclamer hautement... malgré l'opinion, malgré les envieux : La notoriété de bon aloi, la seule qui doive compter pour l'homme vraiment épris de la vérité n'est qu'a ce prix là.

Qu'importe au professeur Charcot qu'on l'ait blâmé de s'être attaché à l'étude de l'hystérie et des états connexes de l'hypnotisme et du somnambulisme spontané ?"

"Aujourd'hui, on reconnaît qu'on s'est ému à tort, que le médecin, demeuré médecin, s'est borné a revendiquer ce qui dans le domaine du merveilleux ancien était du domaine de la médecine.

Le monde scientifique, d'une voix unanime, a reconnu le bien fondé des affirmations du maître et s'est rangé à son avis."