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J.-H. Rosny

J.-H. Rosny aîné "Confidences sur l'amitié des tranchées" (Flammarion - 1918)

5 Août 2014, 13:06pm

Publié par Fabrice Mundzik

"Confidences sur l'amitié des tranchées", signé J.-H. Rosny aîné, fut publié chez Flammarion en septembre 1918.

Un ouvrage signé par, et non de, J.-H. Rosny aîné, il faut le préciser.

L'auteur laisse ici la place à l'anthologiste, puisqu'il s'agit d'un recueil de lettres que le Maître a compilé.

Le titre complet de cet ouvrage est d'ailleurs "Confidences sur l'amitié des tranchées recueillies au front par J.-H. Rosny aîné de l'Académie Goncourt".

J.-H. Rosny aîné commence son ouvrage par une longue préface, dont voici un extrait :

C'était le 4 août 1914. Mon fils venait de partir pour rejoindre son régiment et je devais craindre de ne jamais le revoir ; la guerre apparaissait comme une nuit immense et la plus formidable inquiétude étreignait les âmes.

Après le départ du petit, j'errai longtemps autour de la gare : elle engloutissait inlassablement les jeunes soldats de France, elle était un symbole angoissant de la catastrophe.

S'agit-il de Norbert (né en 1883) ou Paul Boex (né en 1889) ? L'information n'est pas précisée...

Jean-Michel Pottier note dans la "Chronobibliographie" publiée en 1996 :

La Guerre constituera l'une des épreuves de sa vie : ses deux fils, Norbert et Paul, se battent au front (Paul sera blessé et gardera sa vie durant des séquelles de sa blessure).

Nés en Angleterre (Gertrude, première femme de Rosny aîné, et leurs 4 enfants) et en Belgique (le père), les membres de la famille Boex furent naturalisés français le 31 mai 1890.

Ensuite, il présente chacune des lettres en quelques lignes, donnant avis et informations contextuelles.

A l'origine, il s'agissait d'une vaste enquête menée pour le Bulletin des Armées de la République, mais :

Nous nous disposions à commencer la publication de ces lettres lorsque subitement le Ministre de la Guerre condamna le Bulletin des Armées à mort.

Notre enquête était du même coup, sinon complètement interrompue, en tout cas gravement compromise. Ce volume est destiné à sauver du moins une partie des confidences qu'ont daigné nous faire les sauveurs de la Patrie.

Les lettres que nous présentons au public ont été choisies pour des raisons variées : celles-ci parce qu'elles sont touchantes, celles-là parce qu'elles sont originales, d'autres parce qu'elles témoignent d'une grande perspicacité, d'autres encore, parce qu'elles relatent des faits exceptionnels.

Quelques commentaires écrits par J.-H. Rosny aîné :

  • Le sentiment exprimé dans la lettre qui suit est d'une douceur, d'un naturel, d'une fraîcheur et d'une délicatesse qui se rencontrent rarement, même chez nos plus illustres conteurs.
  • On trouvera ici, bien déduit et bien observé, ce que les auteurs dramatiques appellent un revirement. On en tirerait un petit drame fort émouvant.
  • Encore un sentiment bien rare, infiniment doux, et qui n'a pu être éprouvé que par une âme d'élite. J'avoue qu'il m'a ému jusqu'aux larmes.
  • L'aventure extraordinaire, une de ces rencontres fantastiques qui, dans une nouvelle ou un roman, nous apparaissent invraisemblables.
  • Ici une amitié humble et forte a peut-être sauvé de la mort un soldat d'âme délicate et de sensibilité aiguë. C'est une histoire captivante.
J.-H. Rosny aîné "Confidences sur l'amitié des tranchées" (Flammarion - 1918)J.-H. Rosny aîné "Confidences sur l'amitié des tranchées" (Flammarion - 1918)

J.-H. Rosny aîné "Confidences sur l'amitié des tranchées" (Flammarion - 1918)

J.-H. Rosny aîné "Confidences sur l'amitié des tranchées" (Flammarion - 1918)

J.-H. Rosny aîné "Confidences sur l'amitié des tranchées" (Flammarion - 1918)

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