J.-H. Rosny Jeune "Le Banquet de Platon" (Plon - 1942)
"Le Banquet de Platon" de J.-H. Rosny Jeune fut publié par Plon en 1942 (achevé d'imprimer le 18 mai 1942).
Ce titre a déjà été utilisé par J.-H. Rosny Jeune, pour un article publié dans la Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur en 1917, mais ces deux textes n'ont aucun lien.
Cette histoire met en scène plusieurs personnages que l'on retrouve dans d'autres romans de l'auteur : Vitruve, Rivanne, San Giorno, Pache, Labordel, ainsi que ,Rallart.
Il y a aussi une allusion à "L'Affaire Derive", le premier roman publié sous le nom J.-H. Rosny Jeune en 1909.
Quelques passages marquants :
"Il m'est en effet trop facile [...] de critiquer la danse macabre, la ronde des passions, l'envol des vanités. Nous sommes tributaires de la mort, nous le sommes aussi des rites mondains"
"Vous pensez bien que les dessinateurs préhistoriques du mammouth et du lion étaient assez habiles pour nous rendre un mammouth et un lion nature. S'ils ne l'ont pas fait, c'est que cette reproduction intégrale n'a pour les artistes qu'une importance secondaire... A travers toute l'antiquité, on ne dessine pas pour faire un lion nature, on fait des lions stylisés... Ce que cela signifie exactement, je l'ignore ; mais si vous regardez un guerrier assyrien du temps de Taklat-pal-assar ou un chasseur du temps d'Assur-bani-pal, vous voyez un homme avec un visage stylisé : c'est cette stylisation qui est l'art"
"Pas de cris discordants dans l'harmonie de mon existence... Je suis conformiste avant tout, n'ayant pas le temps d'être autre chose..."
"— Puis-je vous jeter quelque part, monsieur Rivanne ?...
Il désignait sa Hotchkiss.
— Jetez-moi à la Seine, monsieur Pache"
"Nous ne connaissons pas encore au juste le procédé universel qui doit nous conduire au surhomme, et l'embryogénie, en attendant mieux, nie cruellement l'hérédité sur laquelle nous avions compté pour l'explication de notre perfectionnement. Je n'abonde pas dans le sens des savants qui on décidé qu'aucun lien n'unit une espèce inférieure à une espèce supérieure, une génération d'hommes à une autre ; mais je sais par eux, par leurs prodigieuses études, que la nature a pris des précautions infinies pour empêcher l'hérédité...
Il y a eu des lignées de peintres dans une même famille, mais il n'a jamais été démontré que cette lignée dût aboutir par une voie de conséquence à une supériorité du génie. Tout pouvait s'hériter là-dedans : le métier, l'habilité, la couleur et le modelé, la ressemblance et le trompe-l'oeil, mais pas le génie..."
Une note de bas de page (p. 49) indique que ce roman se déroule à la suite de "La Messe mondaine".
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